La femme de papier et moi c’est une histoire d’il y a 20 ans. Au lycée, j’ai eu ma période sombre comme une bonne partie des ados, à lire « L’herbe bleue », « Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée »…. et puis ma découverte de la littérature érotique avec Françoise Rey et Régine Deforges. Je suis littéralement tombée amoureuse de l’auteure, j’ai dévoré tous ses bouquins et j’ai construit ma sexualité. Quand certains mataient les pornos de Canal + ou achetaient des magazines de Q moi je stimulais mon imaginaire érotique avec « La femme de papier ». Ce fut le premier d’une longue liste. Vingt ans après quasiment, me voilà replongée dans les lettres torrides de l’auteure.
J’ai changé, j’ai gagné en maturité, j’ai maintenant l’âge qu’avait Françoise Rey quand elle a écrit ce livre. Et ma lecture est différente, pas tant initiatique comme à l’époque, mais d’une toute autre envergure. Je n’avais pas saisi toute la dimension amoureuse et passionnelle des lettres malgré « l’interdit d’aimer ». Je ne m’étais pas interrogée sur le pourquoi, le comment, sur le vécu de l’auteure.
Ces lettres qui forment les chapitres du livre sont l’expression d’un amour intense entre une femme et son amant. Des histoires fantasmées, parfois totalement déjantées pour susciter des émotions et faire renaître l’intérêt dans une relation qui perdait de son intensité. Ce livre n’est pas un roman à l’eau de rose. Il révèle la puissance des mots. Des mots tellement crus qu’à sa première lecture, l’éditeur ne pensait pas une femme capable d’avoir pu écrire de telles choses. Une sexualité débridée, des histoires folles et puissantes.
Si vous ne l’avez jamais lu, ne passez pas à côté…
Quand à moi, je sais pourquoi et grâce à quelle auteure j’ai ce goût pour la littérature érotique.
Merci Françoise !
Dans la collection érotiques contemporains, une réédition de la Musardine enrichie d’un entretien de l’auteure par Mathieu Bermann et de dessins signés Alex Varenne.
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